Le rapport surface corporelle/ masse corporelle est augmenté chez le nouveau-
né et le nourrisson et la tête représente 20% de la surface corporelle totale.
La ventilation alvéolaire est importante. Les pertes thermiques sont donc augmentées.
L'hypothermie a pour conséquence la réouverture des shunts droite-gauche (si le foramen ovale est encore ouvert et le canal artériel perméable) ; elle favorise la fixation de l'oxygène sur l'hémoglobine ; elle accroît la viscosité sanguine ; elle diminue la fréquence ventilatoire ; elle réduit la fréquence, le débit et la contractilité
myocardiques. Les troubles du rythme cardiaques apparaissent vers 30°C et la fibrillation ventriculaire en-dessous de 28°C.
Le frisson est inexistant chez le nouveau-né et le nourrisson.
La graisse brune joue un rôle de thermogenèse (dite non frissonante) en période
néonatale :
Elle représente 2,5 à 5 % du poids du corps à la naissance.
Sa quantité maximum est à 3-4 semaines de vie.
Elle se situe dans le haut du dos, le cou, le creux axillaire, les vaisseaux
mammaires, autour du rein et des surrénales.
En réponse au froid, la libération d'adrénaline stimule les récepteurs adrénergiques des adipocytes et permet l'activation de la chaîne respiratoire. Ce n'est qu'après plusieurs mois de vie que la sudation devient possible. Elle est trois fois moins efficace que chez l'adulte. Le risque d'hyperthermie est donc réel dans un environnement trop chaud.
Conséquences pratiques
Le monitorage de la température est fondamental.
Il faut savoir que tous les agents anesthésiques inhibent les réponses thermorégulatrices.
L'hypothermie peropératoire est fréquente lors de la chirurgie néonatale majeure. Elle est favorisée par l'anesthésie et l'importance du remplissage.
Le maintien de la normothermie nécessite la limitation des pertes (couverture, température de la salle d'opération) et un réchauffement actif.
Il est déconseillé voire impossible d'extuber un nouveau-né dont la température corporelle est inférieure à 36°C.