Le petit Armand pratique

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L'ENFANT BRÛLÉ

Devant toute brûlure il convient de réaliser la démarche suivante pour en évaluer la potentielle gravité :


Un enfant doit être hospitalisé :
À son arrivée, il faut réaliser le bilan et l'examen complet de l'enfant.
Il faut rechercher des lésions associées (orthopédiques, ophtalmologiques, bronchiques, myocardiques en cas de brûlure électrique).
Il faut réaliser un schéma des lésions et faire si besoin des photographies.
Rapidement, les fonctions vitales seront stabilisées et une sédation et une analgésie appropriées seront instaurées.
En cas d'intoxication au monoxyde de carbone ou à l'acide cyanhydrique, il faut administrer de l'oxygène et l'antidote (hydroxycobalamine à la dose de 70 mg/kg).
Une endoscopie ORL sous anesthésie générale est indiquée devant toute inhalation de fumée pour bilan lésionnel et lavage trachéo-bronchique précoce.

La prise en charge médicale doit tenir compte de quatre complications : l'extravasation plasmatique, l'hypothermie, l'infection et la douleur.
Tout enfant brûlé à plus de 10 % doit être perfusé.
La fuite plasmatique est déterminée par la surface brûlée : 2 ml/kg/% au cours des huit premières heures.

Les apports peuvent être calculés comme ceci : 2000 ml/mm2 de surface corporelle + 5000 ml/m2 de surface brûlée.
La moitié de ces apports sont à administrer pendant les huit premières heures et l'autre moitié entre la neuvième et la vingt-quatrième heure.
Il convient d'administrer des cristalloïdes pendant les huit premières heures ; des cristalloïdes et/ou des colloïdes après.
L'objectif est une diurèse équivalente à 1 ml/kg/h et une densité urinaire à 1010 - 1020.

La prise en charge de la douleur est primordiale car elle est maximale, comporte une part d'hyperalgésie et tend rapidement vers la douleur chronique.
La douleur est aussi provoquée par les soins locaux, les mobilisations et la rééducation.
La morphine intra-veineuse doit être titrée en permanence et une administration en continu à la dose de 20 à 40 ?g/kg/h est instituée. Les bolus infirmiers sont conseillés.
Des médicaments associés (paracétamol ± AINS) sont prescrits ainsi que la kétamine à visée anti-hyperalgésique, des benzodiazépines et des médicaments à visée sédative si une ventilation doit être assurée.
Pour gérer la douleur provoquée, des moyens pharmacologiques (morphiniques, MEOPA, benzodiazépines, halogénés, propofol) mais aussi non pharmacologiques (distraction, relaxation, hypnose) sont proposés.
Il faut savoir aller de la sédation modérée à l'anesthésie générale profonde.
Des soins lors d'une brûlure grave avant excision complète peuvent nécessiter du sufentanil (0,1 ?g/kg), du midazolam (0,1 mg/kg), de la kétamine (1 mg/kg) et/ou du sévoflurane.
Pour une brûlure modérée ou grave après excision complète, de la morphine per os (0,2 à 0,5 mg/kg) et du midazolam per os ou intra-rectal (0,2 à 0,5 mg/kg) peuvent être prescrits en prémédication en association avec du MEOPA lors du soin.
Pour une brûlure sans gravité, des soins locaux avec un antiseptique sont pres- crits.
Une hydratation orale est suffisante. Les antalgiques sont de palier I puis de palier II s'il survient un épisode douloureux et en prémédication avant les soins locaux.