SITUATIONS : SALLE DE SURVEILLANCE POST-INTERVENTIONNELLE
La salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI) est un élément majeur
de la sécurité anesthésique.
Proche du bloc opératoire, elle doit être équipée de
tout le matériel nécessaire pour surveiller correctement un enfant au cours de
la période post-opératoire précoce (cardioscope, saturomètre, appareil de mesure
de la pression artérielle, système de réchauffement), l'extuber ou le réanimer si
besoin et assurer une ventilation artificielle.
Elle peut être le lieu d'une surveillance
continue au cours des premières heures (ou premiers jours) de la période post-opératoire.
Elle doit être un lieu d'accueil des parents si cela est possible.
Les principales complications post-opératoires précoces sont :
Les complications respiratoires :
Trois causes principales sont décrites : la détresse respiratoire, l'hypoxémie
et la distension abdominale.
La détresse respiratoire peut être due à une obstruction des voies aériennes
supérieures (par effet de l'anesthésie pure), à des sécrétions, un corps étranger
ou un oedème de la luette.
L'oedème sous-glottique est très fréquent. Il est favorisé par l'utilisation d'une
grosse sonde d'intubation ou une intubation traumatique. L'utilisation d'un
aérosol d'adrénaline associée à l'administration de corticoïdes par voie intraveineuse fait souvent régresser la symptomatologie.
Le bronchospasme survient chez des enfants généralement asthmatiques.
Néanmoins, une allergie peut survenir tardivement. Le traitement est l'aérosol de salbutamol.
L'oedème post-obstructif survient généralement chez des enfants enrhumés
ayant eu malgré tout une anesthésie générale. Il s'agit d'un oedème à pression négative créé au cours d'un effort inspiratoire sur des voies aériennes rétrécies (y compris une sonde d'intubation bouchée) ou à glotte fermée. Il est le résultat d'un transfert d'eau vers les alvéoles, d'une augmentation du retour veineux ainsi que d'une hypoxémie responsable d'une augmentation des pressions artérielles pulmonaires. Le traitement est l'oxygénothérapie et
la pression positive. Les diurétiques sont inefficaces et ne font pas partie du traitement.
L'hypoxémie peut être le résultat d'une hypoventilation, d'une atélectasie,
d'une apnée ou d'un pneumothorax.
L'agitation :
L'agitation est très fréquente au réveil en pédiatrie, surtout après une anesthésie inhalatoire. Il faut toujours exclure une douleur masquée. La présence
des parents peut être bénéfique ou, au contraire délétère sur le comportement
d'un enfant.
Les nausées et les vomissements :
Ils sont rares avant deux ans. Les facteurs favorisants classiques sont à rechercher à la consultation d'anesthésie. Les facteurs de risques chirurgicaux
sont connus : cure de strabisme, otoplastie, tympanoplastie, amygdalectomie.
Dans le cadre de ces chirurgies, un traitement prophylactique par dexaméthasone peut être effectué. Les médicaments en vue d'un traitement curatif
sont l'ondansétron et le dropéridol (surtout en SSPI).
Le retard de réveil :
Il est le plus souvent du à un surdosage en médicaments de l'anesthésie.
Mais les complications fréquemment citées dans les livres bien que rares
(pathologie métabolique méconnue ou pathologie cérébrale) ne sont pas à
exclure.
Les problèmes de température corporelle :
L'hypothermie est une complication fréquente de l'anesthésie surtout si l'on
ne prend pas toutes les précautions afin d'assurer une normothermie. On ne
peut extuber un nouveau-né qui a une température corporelle de moins de
36°C. L'hyperthermie est rare et doit faire évoquer une pathologie infectieuse
ou une hyperthermie maligne.
Les complications hémodynamiques :
Toute bradycardie doit faire évoquer une hypoxie ou une hypovolémie, surtout si l'enfant est petit. Une hypotension artérielle doit faire évoquer une
hypovolémie. Devant une hypertension artérielle, on doit penser à la douleur,
une hypercapnie et une rétention vésicale.
Les complications chirurgicales.
Le score d'Aldrete peut être utilisé avant la sortie de la SSPI (activité, respiration, circulation, conscience, oxygénation, pansement auquel on peut ajouter
l'item douleur).
On surveille de façon prolongée les prématurés ou anciens prématurés de moins
de 60 semaines d'âge corrigé, les patients opérés d'une cure de fente vélo-palatine
ou d'une pharyngoplastie, les patients opérés de scoliose ou d'une pathologie orthopédique lourde.