Le laryngospasme est la contraction réflexe des muscles intrinsàques du larynx entraînant la fermeture des cordes vocales et des structures sus-glottiques.
Il peut survenir à tout moment de l'anesthésie.
Les conséquences peuvent être dramatiques.
Les causes les plus fréquentes sont les suivantes :
Manœuvres intra-buccales au cours d'une anesthésie trop légàre.
Note du Petit Armand : devant une obstruction mécanique majeure au cours d'une induction inhalatoire (due aux volumineuses amygdales de l'enfant par exemple), la pose d'une canule oro-pharyngée (de taille adéquate pour franchir l'obstacle amygdalien, c'est-à-dire une canule souvent bien plus longue que celle que l'on utiliserait pour juste détacher la langue du palais) est une prise de risque (car elle peut entraîner un laryngospasme) ; mais elle peut toutefois s'avérer salvatrice. Comme quoi, le rapport bénéfice/risque est partout, y compris dans nos petits gestes quotidiens bien banals).
Infections des voies aériennes supérieures (induction et réveil).
Sécrétions abondantes (induction et réveil).
Induction malencontreuse avec un halogéné (celui de la cuve de gauche, comme à chaque fois) qui est en fait ce jour-là du desflurane (Ah ! L'effet anesthésiant de l'habitude cher à Marcel Proust dans Du côté de chez Swann ).
Intubation ou pose d'un masque laryngé au cours d'une anesthésie insuffisamment profonde.
Stimulation d'une zone réflexogàne lors d'une anesthésie trop légàre (dilatation anale).
Régurgitation du contenu gastrique et ?sophagien (induction et réveil).
Le traitement dépend du caractàre complet ou non du laryngospasme :
Laryngospasme incomplet :
Interrompre la stimulation (Note du Petit Armand : ou aspirer une bonne fois pour toutes les sécrétions ).
Administrer de l'oxygàne au masque facial en associant à une pression positive pour diminuer le collapsus dynamique des structures sus-glottiques.
Approfondir l'anesthésie (si le laryngospasme survient au cours de l'induction).
Laryngospasme complet :
Silence auscultatoire.
Interrompre la stimulation.
Administrer de l'oxygàne au masque facial en luxant au maximum la mâchoire afin de dégager les structures sus-glottiques tout en évitant la pression positive importante qui aurait comme effet pervers d'aggraver l'obstruction.
Si la voie veineuse est en place :
Approfondir l'anesthésie par voie IV (propofol 2 mg/kg).
Et/ou administration d'atropine et de succinylcholine (1,5 mg/kg).
Et/ou intubation.
Si la voie veineuse n'est pas en place :
Succinylcholine 4 mg/kg en intramusculaire (Note du Petit Armand : attention à l'hématome en cas d'administration intralinguale).